vendredi 5 mai 2017

NOS ENFANTS A L'ECOLE : RECIT DE NOTRE EXPERIENCE

 En arrivant en Australie, nous avons dû inscrire nos enfants à l'école.
 
Notre fils en primaire (en "year 5" ce qui correspond au CM2) et notre fille dans le secondaire ("year 8" équivalent à la 4eme d'un collège Français).
 
Ici l'école primaire s'arrête en year 6, et la high school (qui correspond au collège+lycée) commence en year 7, l'équivalent de la 5eme française.
Donc si vous avez tout suivit, les petits australiens restent une année de plus en primaire que les petits Français, pour faire la 6eme.
Les horaires sont environ pour toutes les écoles de 9h à 15h  durant 5 jours par semaine. Donc pas de repos le mercredi après midi. Un rythme qui correspond bien à celui des parents qui travaillent et qui semble convenir aux enfants qui n'arrivent pas en vacances complètement fatigués, rincés comme en France.
 
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Le lycée Français de Sydney (Condorcet à Maroubra -banlieue sud) ne nous ayant pas réservé le meilleur accueil, et ne nous ayant pas convaincu que nos enfants deviendraient bilingues dans leur établissement, le choix fut vite fait.
C'est donc sans aucune hésitation que nous avons choisis les établissements d'une petite banlieue paisible des Northern Beaches, Killarney Heights. 
 
 

L'école primaire de Killarney Heights,

 
vue de l'école depuis la rue


mur en trompe l'œil dans une des cours de l'école
 
la classe d'ilian
 
 Petit jardin potager devant la classe, entouré de citronniers, mandariniers et avec les dindes du bush qui se promènent librement dans l'école.
On peut aussi voir fréquemment des loriquets et des cacatoès.

le terrain de sport de l'école
 
le bini, pièce ronde qui accueille les enfants en garderie après les cours
crédit photo: le site internet de l'école

le hall qui est multifonctionnel et est utilisé pour les grands rassemblements comme la remise des prix
crédit photo : le site internet de l'école
  
 Donc Killarney Heights primary school est une école publique australienne, qui suit le programme scolaire du New South Wale et le système éducatif australien, mais qui a l'avantage de posséder un programme de Français, dirigé par une association nommée F.A.N.S.
 
qui a reçu le label de l'état Français  
 
 
Ceci permet à nos chérubins francophones de conserver leur niveau de Français tout en bénéficiant du système éducatif Australien.
Cette association permet aussi à nos enfants de suivrent des cours de Français en dehors de l'école (à la bibliothèque de Forestville) préparant aux diplômes de l'Alliance Française (A1-A2/B1-B2), et reconnus par l'état Français.
 
Le programme de F.A.N.S. attire donc tous les francophones, Français, Suisses, Belges , Canadiens, et autres... Une belle petite communauté  pour laquelle l'association organise aussi des activités, comme le club marche, cinéma, ou des soirées comme le Trivia, ou soirée dansante , etc...
 
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 En Australie tous les élèves portent l'uniforme,(sauf l'école de Mosman) ce qui est vraiment très pratique et économique.
En effet, pas besoin de se casser la tête, le matin, pour choisir ce que l'on va mettre. Si vous prenez les uniformes un peu plus grands, ils peuvent vous faire plusieurs années et après avoir investit dedans, les seuls vêtements à acheter sont pour les weekends.
Ces vêtements sont adaptés au soleil et certifiés anti UV.
 Avec l'uniforme il n'y a pas de différence sociale, pas de jalousie, ni de racket pour telle ou telle marque, bref l'uniforme c'est le bonheur des parents.
En sortie scolaire et pour le professeur
c'est facile de reconnaitre ses élèves au moindre coup d'œil, et cela permet aux enfants de prendre le bus gratuitement ou à prix réduit sur le simple fait de le porter. 
crédit photo: site internet de l'école primaire de Killarney heights
 
le chapeau est obligatoire et ceux qui l'auraient oublié, ne sont pas autorisés à aller en recréation dans la cours. "no hat-no school" est le dicton qui est appliqué à la lettre car on ne rigole pas avec le soleil, ici
crédit photo :Google image
 
Certains jours par mois sont appelés "mufti days", les enfants qui apportent un "gold coin", c'est à dire une pièce de 1$ ou 2$, pour une cause, une œuvre de bienfaisance, humanitaire ou autre charité sont alors exemptés de porter l'uniforme ce jour là.
L'école prévient les parents à l'avance.
 
A la high school, les filles portent toujours la chasuble en tant qu'uniforme jusqu'à la fin de l'année 9 (3eme en France) et les 3 dernières années, les étudiants deviennent des "seniors". Les filles changent d'uniforme et prennent la jupe kilt et chemisier blanc pendant que les garçons ont le port obligatoire de la cravate.
Un polo personnalisé dans le dos marque la dernière année scolaire.

 
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 C'est après avoir enfilés leurs uniformes flambant neufs que nos enfants ont pris le chemin de l'école pour leur première journée.
 
Ici, ilian le premier jour à Killarney
 
A l'école primaire, notre fils s'est aussitôt fait un ami francophone. Il a passé sa 1ere journée à colorier de grandes feuilles de papier blanc avec des dessins noirs, feuilles qui servirent ensuite à couvrir les cahiers comme vous pouvez le voir sur la photo suivante.
 
Chaque élève ayant ainsi le même protège cahier mais personnalisé par l'enfant lui même.
A notre grande surprise, les cahiers, crayons, stylos, tout est fourni par l'école. Ainsi pas de différence entre enfants, pas d'excuses d'affaires oubliées à la maison, pas de casse-tête à chercher en magasin ce que souhaite la maitresse, on vient presque les mains dans les poches, puisque la plupart des cahiers et livres restent en classe.
 
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En Australie, pas de cantine à proprement parlé comme en France. Les enfants apportent à l'école une lunch box (un peu comme certains travailleurs en France qui partent travailler avec une gamelle) qu'ils avaleront durant un temps de pause d'environ 30min (moins en High school). Il y a aussi une sorte de boutique où les enfants peuvent venir acheter une boisson, un sandwich, un paquet de chips ou autre ...Durant les pauses du matin et midi.
Des commandes spéciales que les parents auront fait la veille sur internet permettront à certains de manger chaud, ou même de faire une commande de sushis.
L'avantage de la lunch box est que vous savez ce que votre enfant va manger même si parfois il échange son repas avec celui du voisin. Le problème est qu'en école primaire, les enfants n'étant pas autorisés a utiliser le micro-onde, mangent souvent froid, sauf si vous investissez dans de bonnes thermos, ou que votre enfant sollicite un professeur pour réchauffer son repas.
Pas de réfectoire, les jardins de l'école ont des bancs, des tables de pique nique, ou bien les gamins vont s'assoir sur une marche et grignoter le déjeuner.
C'est du vite fait. S'il pleut, ils rentreront se mettre à l'abri sous une véranda. Ils sont libres de se mettre où ils souhaitent et personne contrôle ce qu'ils consomment, ni comment. Je pense que sur ce point certaines choses pourraient être améliorées.
 
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Si vous allez dans une cours de recréation australienne, vous verrez des enfants qui jouent, qui parlent mais le niveau sonore est bien inférieur à celui des cours de récréations françaises où les enfants crient sans arrêt, se hurlent dessus, s'insultent.
C'est un peu le pays des bisounours ici.
 
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Première question que l'on nous a posé à l'issue de cette première journée puis plus tard dans la scolarité, fut de savoir si notre fils se sentait bien à l'école. Si il était heureux, si il avait de bons amis et si il prenait du plaisir à venir.
Nous n'avons jamais été habitués à ça, mais ici le bien être de l'enfant ça compte.
 Un enfant heureux de venir en classe est un enfant qui a déjà toutes ses chances de bien travailler.
Les enfants ne sont pas des numéros, ce sont des individus qui sont tous différents et qui méritent le respect.
Bref, si cette première approche nous aura agréablement surprise, même si les enfants sont placés dans du coton, il ne faut pas se leurrer, l'école n'est pas le "club med" non plus.
Donc, comme partout les enfants travaillent. Ici, plus en groupe qu'en individuel.
Les enfants ont le droit de s'exprimer en classe, de donner leur opinion, c'est bien plus vivant qu'une classe française où l'on pense souvent que seul le silence permet de bien travailler.
Les maitresses n'hésitent pas à faire cours dehors, en plein air, pour raconter une histoire, lire un livre ou autre.
 
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Pour les devoirs, à Killarney, ils étaient donnés le lundi et à rendre le vendredi. Sur 5 sujets l'enfant devait en choisir 3, sorte d'exposé à faire ou d'expériences à réaliser, et à commenter, illustrer. Des mots de vocabulaires étaient à apprendre par cœur et c'est bien le seul apprentissage "par cœur" qu'ils aient eut à faire.
Ici, on privilégie la pratique à la théorie.
Pas de devoirs pour les weekends et les vacances. On se repose, on fait du sport ou des sorties, on profite de sa famille mais surement pas des devoirs. Et je peux vous dire que les petits australiens ne sont pas plus bêtes que les petits Français que l'on assomme et croule sous le travail pour au final en retenir quoi?
 
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Les enfants qu'ils soient en primaire ou secondaire sont vraiment sollicités à bien faire et récompensés à la moindre occasion.
Nous avons donc des classeurs "d'Awards", médailles sportives ou de mérite et certains, les plus importants reçus des mains de la principale en fin d'année sont accrochés fièrement aux murs de la maison .
 
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Comme notre fils est arrivé sans parler un seul mot d'anglais, il a pu bénéficier d'un programme d'apprentissage accéléré, qui avait lieu au sein de l'école  avec, selon les jours, 2 ou 3 autres petits élèves.
Pays d'immigration oblige ... Ce programme , cette aide sont présents dans toutes les écoles primaires.
 
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Comme notre fils a des problèmes de dyslexie, que ce soit en Français ou en Anglais, le problème reste le même. Donc un "counselor" (sorte de psychologue- fonctionnaire de l'état aux responsabilités étendues) vient rencontrer la maitresse, la directrice et les parents de l'élève, et tous ensembles établissent un plan d'action à mettre en œuvre pour aider l'enfant. Nous avons apprécié et été étonnés que l'on nous donne autant la parole et que l'on nous inclus aux prises de décisions et plan d'action.
Nous n'avions pas été habitués à ce que l'on nous écoute et que l'on donne autant d'attention à notre fils.
Il est certain qu'ici nous n'avons jamais entendu : "désolé madame, j'ai une classe à faire tourner, moi! si je commence à m'attarder sur tel ou tel élève, je ne m'en sors plus. Il doit suivre la classe, je n'ai pas le temps " oui, ca sent le vécu !!!!
donc ici bizarrement on trouve le temps.
Ici, on ne parle que très très exceptionnellement de redoublement, car tout le monde sait que ça ne sert à rien, si ce n'est de dévaloriser l'enfant.
Les enfants n'évoluent pas tous au même âge, en même temps mais au bout du compte ils arrivent à la fin du cycle au même niveau. 
 
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Comme au terme de cette première année en école australienne bilingue, notre fils avait fait des progrès en anglais, mais pas assez pour envisager de passer deux ans plus tard en High school, nous avons décidé de le changer d'école et de l'immerger dans l'école publique australienne de Forestville sans aucun petit élève Français, ni cours de Français.
 
C'est ainsi qu'en une année, il a rattrapé son retard et est devenu bilingue.
Sur conseil de l'école, et afin de ne pas perdre la langue maternelle, nous parlons Français à la maison, nous regardons la télévision Française et écoutons la radio Française. Ainsi, nos enfants parlent couramment et sans aucun accent dans les deux langues. Même si, je pense que notre fils rêve désormais en anglais.
Aux maitresses et personnel de santé Français, qui nous avaient dis qu'étant dyslexique notre fils ne serait jamais bilingue, je leurs dis : Bravo ! Je pense que vous avez encore fort à apprendre et notre acharnement aura eu raison de vos bons conseils (je règle mes comptes !).
 
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A Forestville, Ilian est tombé aussi sur une maitresse formidable, et a passé une très bonne année. Etant sa dernière année en primaire, un voyage scolaire de fin d'année fut organisé, puis le bal de fin d'année,
tous impeccablement habillés en tenues de soirées

 
 et pour le dernier jour d'école, un gros gâteau  fut partagé entre tous les élèves et maitresses de year 6.
 
 la sortie de l'école, ce jour là suivit un cérémonial qui se répète chaque année, à savoir un tunnel réalisé avec tous les élèves de l'école conduisant les years 6 jusqu'à la sortie. Moment émouvant où les larmes se mêlèrent aux cris de joie
 
 ilian passant sous le tunnel
 
tunnel conduisant jusqu'à la porte de sortie de l'école
 
 des plus petits aidés par leur maitresse aux plus grands
 
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Dans toutes les écoles que notre fils a fait, il a eut la chance d'intégrer les orchestres de l'école. Un professeur particulier venant même lui donner 30min de cours par semaine. Toutes les écoles peuvent donc initier les enfants à la musique et se produisent sur scène régulièrement.
De même après les cours, les enfants peuvent profiter d'activités extra scolaires comme le chant, la danse, art plastique, ou différents sports.
 
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Pour notre fille qui avait déjà fait une scolarité en école bi-langue en France depuis la maternelle, le point d'interrogation était de savoir si son niveau d'anglais était suffisamment bon pour intégrer directement la high school.
 Pour tous les arrivants étrangers un test d'anglais est donc obligatoire. Il se fait dans une école de Chastwood et si le niveau n'est pas bon alors cette école de Chastwood pourra pourvoir à des cours accélérés d'anglais sur 3 ou 6 mois et ensuite l'élève intégrera n'importe quelle école de son choix.
 
Notre fille aura eut la chance de pouvoir intégrer directement la high school, d'y faire une scolarité normale avec le programme de Français avancé, et en est sortie en 2015 avec son HSC (le bac) en poche;
 
 Avec les cours de F.A.N.S., elle aura pu passer les diplômes de l'alliance française B2 et C1.

 
 
Notre fils est désormais, lui aussi en route vers le HSC (bac).
 
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Les écoles et en particulier les proviseurs sont assez libres de gérer leur établissement comme ils le souhaitent.
Ils choisissent et embauchent les professeurs qu'ils souhaitent ou les débauchent, et s'ils ont besoin de matériel, de construire ou améliorer, équiper un bâtiment ils font appel à toute sorte de financement, ils sont libres d'organiser des collectes.
Les écoles ont beaucoup plus de moyens financiers qu'en France, les professeurs sont bien mieux payés, grosso modo le double d'en France mais ils ne comptent pas leurs heures.
Les écoles organisent durant l'année des soirées feu d'artifice, barbecue, soirée cinéma, soirée dansante, et pour l'école primaire de Killarney un marché Français une fois dans l'année.
Les écoles sont utilisées comme en France comme bureau de vote mais c'est toujours un peu la fête donc un barbecue permet à la communauté locale de se retrouver, après son devoir civique.
 
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Cela fait désormais 6 ans que nous sommes en Australie, nos enfants ne sont plus en primaire, seul notre fils est à la fin de la high school. Sans doute que beaucoup de choses ont évoluées depuis.
Certaines de mes amies ont fait d'autres choix pour leurs enfants, personnellement je ne parle que de notre expérience personnelle et notre ressentit. Cet article comme tous les autres, n'engage que moi même.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
   
 
 

 
 
 

8 commentaires:

  1. Article tres complet qui explique malheureusement l'une des raisons principales de notre depart de France. Naresh

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  2. Wahouuuu! Quel super témoignage! Ça fait vraiment rêver!!! Moi qui ai tant de mal avec notre système scolaire français.... Merci beaucoup! Allez je file voyager un peu sur votre blog voir un peu comment vous êtes arrivés en Australie et tout et tout. Vous avez piqué ma curiosité. :D Merciiiii

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    1. Ah , je suis vraiment contente que cet article vous ai plu , je pense en effet écrire d'autres sur d'autres expériences comme la recherche de logement .... merci de m'encourager et welcome sur le blog ! A très bientôt

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  3. Ah bah ça faisait un moment que je voulais lire ton article. Chose faite ! Et j'apprends plein de choses puisque je ne m'étais pas renseignée sur le système scolaire quand j'étais en Oz. Je savais cependant que les cours se terminaient à 15h et qu'ils avaient des Lunch Box :)

    J'ai hâte de lire ton article sur la recherche de logement si tu en fais hein !!

    Merci pour tous ces détails !!
    Bisous ! :)
    Anne de Lyon

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  4. Ah bah ça faisait un moment que je voulais lire ton article. Chose faite ! Et j'apprends plein de choses puisque je ne m'étais pas renseignée sur le système scolaire quand j'étais en Oz. Je savais cependant que les cours se terminaient à 15h et qu'ils avaient des Lunch Box :)

    J'ai hâte de lire ton article sur la recherche de logement si tu en fais hein !!

    Merci pour tous ces détails !!
    Bisous ! :)
    Anne de Lyon

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    1. je suis encore entrain d'écrire des articles sur les voyages down Under , mais j'y pense de plus en plus a écrire sur la recherche de logement. le sujet est vaste et cela va me demander beaucoup de travail. mais j'y pense sérieusement pour 2018

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  5. Très interessant. Excellent résumé du système éducatif australien. Je suis d'accord sur la plupart des points de vue. Cependant je trouve qu'il y a quelques points noirs dans le système. Mes trois enfants ont été scolarisés ici et j'enseigne le Français en Australie.

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  6. Bonjour, nous sommes une famille française avec deux garçons de 5 et 8ans, nous faisons une césure en Australie pendant 5 mois. Nous aimerions beaucoup pouvoir permettre à nos garçons de jouer et d'échanger avec des enfants vivants ici. Bien qu'ils essaient de communiquer avec des jeunes aussies dans les playground que nous visitons cela reste compliqué du fait de la langue. Nous serons à Sydney du 13 au 22 mai donc hésitez pas à nous contacter pour un temps d'échange et de jeux.
    Franck et Karine (franckarine.courtois@gmail.com)

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